Raymond Espinose, né le 18 mai 1949 au Bousquet d’Orb (Hérault), est un poète, écrivain, professeur et universitaire français.
Biographie
Enfance, Adolescence
Né dans la Haute-Vallée de l’Orb, Raymond Espinose, attiré dès son plus jeune âge par les matières littéraires (lecture, écriture) et artistiques (dessin, peinture), connaît une enfance studieuse.
Au milieu des années 1960, l’adolescent est marqué par les luttes conduites, dans son village, par les mineurs des houillères cévenoles (de Gaulle fait fermer les Mines) et par les actions menées par les vignerons du Midi rouge (commence la concurrence étrangère qui met à mal la condition des viticulteurs).
Raymond Espinose effectuera ses études secondaires au Lycée Joliot-Curie de Sète, puis, en 1966, accompagnera sa famille, qui déménage pour raison professionnelle dans les Basses-Pyrénées (devenues depuis Pyrénées Atlantiques), à Mourenx-Ville-Nouvelle.
Jeunesse
Raymond Espinose entame ensuite des études supérieures de Lettres au Collège Universitaire Littéraire de Pau. Étudiant, il fréquente le milieu libertaire sans toutefois adhérer à aucun mouvement.
Entré au Collège de ‘Pataphysique en 1967 (95 de l’ère pataphysique), il en devient un Correspondant Réel en 1970.[Cliquer ici pour voir les reliques]
Autour de sa vingtième année, la qualité de ses premiers textes est remarquée puis reconnue (Prix de Poésie de la Ville de Mourenx, portrait dans le quotidien Sud-Ouest[1], critiques dans Le Monde libertaire) et ses écrits commencent à être publiés (nouvelles dans la revue du Collège de ‘Pataphysique [3], recueils de poésie chez Subervie et aux Éditions Saint-Germain des Près, articles sur la chanson française dans Rock & Folk)[4].
En 1971, il est appelé au Lycée Technologique de Chartres pour y enseigner les Lettres. Milite ponctuellement au sein du Secours Rouge et participe activement à la commémoration du centenaire de la Commune de Paris. Dix ans plus tard, Raymond Espinose « romancera » cette période dans La vacance (Presse à Epreuves, Igon).
En octobre 1975, il épouse Marie-José de Brauer, d’ascendance autrichienne dont la famille est implantée à Montmirey (Jura). De ce mariage naîtront deux filles, nées respectivement en 1977 et en 1978.
Cette même année 1978, le poète libertaire Georges Piou consacre à Raymond Espinose, dans la revue qu’il anime, Poétic 7, un numéro spécial[5].
En 1983, il intègre la Commission, Co-Commission et Sous-Commission d’Intermission des Formes et Grâces du Cymbalum Pataphysicum.
Maturité
Devenu professeur à Pau, Raymond Espinose entame une thèse de doctorat sur le thème de La fiction autobiographique, qu’il soutient en 1988 à Bordeaux III (Université Michel de Montaigne) ; suivra une thèse complémentaire pour l’obtention de l’Habilitation à diriger des Recherches (sur Le journal intime en France), soutenue en 1993 dans la même université.
De 1989 à 1995, il exerce en tant que chargé de cours à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Pau. Il reprendra ensuite en charge ses classes post-baccalauréat au Lycée public Saint-Cricq et terminera sa carrière professionnelle en enseignant dans une classe préparatoire. En 1997, il publie aux Éditions Inter-Universitaires Albert Cossery philosophe, Une éthique de la dérision et donne quelques articles au Monde Libertaire[6].
À partir de cette période, les publications vont se succéder : essais sur Jacques Prévert, Boris Vian et réédition de la monographie consacrée à Albert Cossery aux Éditions Orizons.
En 2009 Raymond Espinose donne des conférences tant en France (Faculté des Lettres de Pau à l’occasion des journées libertaires), qu’à l’étranger (Centre Culturel Français de Milan en novembre).
Il effectue une entrée dans l’univers de la fiction avec trois recueils de nouvelles sur le thème de la liberté[7] et deux romans, Pauline ou La Courbe du Ciel[8] et Villa Dampierre.
Le style et l’homme
Raymond Espinose utilise une langue claire et mesurée ; son style sobre, maîtrisé est d’une grande efficacité ; son écriture excelle dans la fluidité[9].
La jeunesse d’esprit caractérise ses personnages ; la liberté, les concessions que l’on doit accepter pour vivre une vie libre sont les thèmes dominants de ses fictions teintées d’ « un humanisme souvent tendre, parfois cru ou violent »[10].
Son œuvre refléte sa vie. Lors d’un entretien[11], il confie au journaliste venu réaliser son portrait : «J’essaie d’être un homme libre dans un monde où la liberté est constamment menacée ».
Se revendiquant d’un individualisme proche de celui de Max Stirner et grand lecteur des Stoïciens impériaux, Raymond Espinose révèle, dans le même entretien, son attachement à une éthique volontariste, éthique qu’il prête, au demeurant, aux principaux personnages de ses romans : « Il n’y a qu’un pouvoir : celui que l’on exerce sur soi-même. Et c’est à l’échelle individuelle que l’on pourra changer le monde. »